MARION CLAUX
Je suis arrivée à Bordeaux en 2002 pour suivre un cursus universitaire en Arts du Spectacle.
Après l'obtention d'un DEUST et d'une licence, j'ai pu apprendre à manier mes premières armes sur le terrain avec la Cie Tourmaline (création jeune public et ateliers théâtre).
J'ai toujours considérée l'artiste que je suis comme une éternelle étudiante.
Aller chercher des nouvelles matières, des axes de recherches différents, continuer à affiner le jeu, la présence, mes perceptions, restent des désirs profondément ancrés dans ma démarche quotidienne. J'ai donc suivi plusieurs formations d'acteur (Akasha Théâtre, Théâtre École d'Aquitaine Pierre Debauche, Technique vocale pour acteur et chanteur).
La musique et la danse ont toujours fait partie de ma vie ; ces pratiques, délaissées pendant un moment, ont finies par me retrouver, comme si mon chemin était jonché de plusieurs ramifications, nécessaires, pour ne créer qu'une seule et même route.
J'ai donc intégré un cursus de formation professionnelle du danseur (Cie Lullaby) et repris ma flûte traversière (d'autres instruments aussi).
J'ai tourné avec différents groupes (Les Fées Vrillées, La Collectore, et réalisé les créations musicales de différents spectacles) et participé à différentes performances dansées (Cie Vita Nova, Phil Canals).
Puis, l'écriture est venue frapper à ma porte, il y a un peu plus de dix ans.
Jusqu'à aujourd'hui j'ai écrit plusieurs pièces (Le ventre vide, Avant j'étais un homme, Même dans l'eau qui parle les poissons chantent...) qui ont été joués lors de différents événements.
Forcée de constater que le fonctionnement culturel français met du temps à accueillir d'un bon œil les artistes pluridisciplinaires, de la nécessité institutionnelle de nous faire rentrer dans des cases, j'ai fini par créer la mienne pour que tout y soit possible.
J'ai monté ma cie en 2019 : Le Collectif Solitaire.
Ma première création Between Windows (Théâtre cinématographique à regarder les yeux fermés) est sortie au mois de mai dernier. Une première œuvre totale dont j'ai écrit le scénario, composé la musique, mis en scène et dans laquelle je joue. Plusieurs formats de livres ont été édités ainsi qu'une bande originale.
Convaincue de la force de la transmission, je dirige un laboratoire artistique dans l'Entre-deux-Mers et mène différents projets de médiation sur plusieurs territoires : Love etc, un champ d'amour (arts plastiques, écriture, spectacle, livre et installation) et bientôt Mille feuilles (titre provisoire – ateliers arts plastiques, installation).
L'idée de la rencontre et la notion du lien constitue le premier plan de ma recherche.
Ces fondamentaux sont particulièrement mis en œuvre grâce à "Une minute de danse par jour" (une initiative de Nadia Vadori-Gauthier – danseuse, chorégraphe entre autre - qui a ouvert son projet à qui le souhaite au premier jour du premier confinement).
Depuis le 17 mars 2020, je danse donc, tous les jours, partout, avec qui veut.
C'est dans ce cadre que j'ai intégré le questionnement de la douleur et de ce que cela pouvait m'inspirer.
Partageant quotidiennement ces minutes sur les réseaux sociaux, j'ai été étonnée de l'impact, des commentaires, des émotions qu'elles ont pu susciter.
Un écho avec celles et ceux qui vivent la douleur au quotidien, un miroir de nos compréhensions, un effet cathartique actif et puissant.